La relance de l’agriculture haïtienne est une urgence.
Pour soutenir l’agriculture et éviter la perte de production de la campagne de ce printemps 2010 qui représente généralement près de 60% de la production annuelle, la FAO s’est engagé à assurer la distribution de semences (mais, pois, haricot noirs) à plus de 100 000 paysans. Mais la situation reste très préoccupante pour le pays habitué à importer plus de la moitié de ses denrées alimentaires. Au-delà de cette aide d’urgence à très court terme, il est important de proposer des solutions plus pérennes afin d’améliorer l’efficacité de l’agriculture haïtienne et diminuer les importations alimentaires.
Le niveau de vie des populations rurales doit être amélioré
Le maintien des populations en zones rurales est un enjeu majeur et nécessite que des solutions nouvelles soient proposées pour donner aux paysans la possibilité de mieux valoriser leur production, ou de diversifier leurs activités en créant une économie locale nouvelle génératrice d’emplois.
L’impact environnemental doit être pris en compte
Haïti a pratiquement perdu la totalité de sa forêt du fait d’une déforestation intense depuis de nombreuses années résultant en partie de l’utilisation du bois pour en faire du charbon. Cette déforestation conduit à une baisse de fertilité des sols consécutive à une érosion intense car l’agriculteur après exploitation du bois préfère replanter des cultures annuelles pour couvrir ses besoins alimentaires plutôt que des espèces pérennes qui ne produiront pas avant plusieurs années mais qui protègeraient contre l’érosion.
Pour diminuer l’utilisation du charbon de bois comme combustible, la production de gel alcoolisé utilisé dans des réchauds est une alternative intéressante qui aurait de nombreuses conséquences positives notamment sur l’environnement en diminuant l’utilisation du charbon de bois et par là la déforestation.
Soutenir les universités et Centres de recherches en Haïti est indispensable
Dans un contexte d’important dommages subits par les deux principales Université formants de jeunes agronomes (Université d’État et Université Quisqueya), il est essentiel d’aider les chercheurs Haïtiens à élaborer et conduire des programmes de recherches répondants aux problématiques de l’agriculture Haïtienne. Ce projet répond directement à une demande des chercheurs de l’Université Quisqueya et du hibas qui souhaitent développer un programme de recherche pour aider à la relance de ‘agriculture Haïtienne.
Le développement de la culture du sorgho sucré peut répondre à ces 4 enjeux majeurs. En effet, cette « canne à sucre produisant des graines » donne à l’agriculteur la possibilité de valoriser sa production sous diverses formes qu’il peut privilégier selon la demande :
Pour Haïti, les valorisations ciblées dans le projet sont l’alimentation humaine et/ou animale pour les grains, la production de gel d’alcool pour le sucre et la production de fourrage pour la biomasse.
Ces utilisations variées répondent bien aux enjeux alimentaires, énergétiques, environnementaux et permettent aux populations rurales d’améliorer leur niveau de vie grâce à une meilleure valorisation des productions agricoles et la création de nouvelles filières commerciales locales génératrices d’emplois. Enfin cette filière permettra de fixer une équipe scientifique pour développer les recherches d’accompagnement en particulier le programme de sélection variétale.
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