Pour participer à la relance de l’agriculture haïtienne, la culture d’une plante double usage comme le sorgho sucré capable de combiner production alimentaire humaine et/ou animale et production énergétique est une bonne opportunité. Cela nécessite cependant de (i) disposer de variétés performantes adaptées, (ii) d’ajuster les itinéraires techniques à l’agriculture haïtienne et (iii) développer des filières nouvelles de transformation/valorisation des produits et sous produits.
Par ailleurs une analyse socio-économique de la filière « sorgho sucré » s’avère indispensable pour évaluer ex-anté les conséquences du développement de l’innovation proposée en terme d’amélioration des conditions de vie et les conditions (organisationnelles, institutionelles) qui déterminent l’accés aux ressources productives nécessaires.
Les activités du projet sont distribuées en six tâches :
1. Tâche 1. Management et coordination du projet
2. Tâche 2. Développement de variétés adaptées à l’environnement haïtien
Pour identifier des variétés de sorgho sucré performantes et adaptées aux conditions de production haïtiennes, deux options seront suivies :
3. Tâche 3. Adaptation des itinéraires techniques
Des recherches d’accompagnement seront nécessaires à l’adaptation et la validation des itinéraires techniques pour la culture du sorgho sucré en Haïti.
Deux modes de cultures seront pris en compte : la monoculture et l’association avec le pois d’Angole (connu en Haïti comme Pois Congo), une légumineuse fixatrice d’azote. L’association avec une légumineuse permet de maintenir une certaine fertilité en azote des sols et procure également des protéines alimentaires. Le pois d’Angole est très apprécié en Haïti et souvent cuisinée avec le sorgho.
Le projet identifiera les itinéraires pour maximiser le rendement et/ou minimiser le ratio cout/productivité.
4. Tâche 4. Analyse socio-économique de la filière d’innovation
L’accent sera mis sur deux volets complémentaires :
5. Tâche 5. Transformation/production
Dans le cadre du projet, le Chibas recrutera un ingénieur industriel qui travaillera avec les entreprises participantes (Agriterra, autres) à l’optimisation des procédés de valorisation des produits et coproduits de la filière. Deux activités seront développées :
6. Tâche 6. Transfert-valorisation des résultats
Les résultats doivent être transférés le plus rapidement possibles aux acteurs ciblés afin que soit développée la filière sorgho sucré en Haïti.
Dans cet objectif, deux à trois unités pilotes regroupant des agriculteurs, des éleveurs et des producteurs d’alcool seront identifiées. Elles serviront de plateforme de formation pour d’autres personnes intéressées par cette filière. Ainsi, on pourra y accueillir les agriculteurs désirant cultiver du sorgho sucré, sensibiliser les éleveurs à la qualité du fourrage représenté par les bagasses et les feuilles de sorgho sucré ou à la possibilité de nourrir les volailles avec les grains, montrer comment produire de l’alcool à partir de cannes de sorgho…
L’accent doit également être mis sur la sensibilisation des populations à la nécessité de remplacer le charbon de bois par un autre combustible en particulier le gel alcoolisé. Cette action peut démarrer dès le début du projet dans la mesure où une production d’alcool à partir de la canne à sucre existe déjà. Cela demande de mettre en place une unité de production de gel alcoolisé ainsi que la mise sur le marché de réchauds adaptés au gel.
La société Agriterra à d’ores et déjà souscrit au projet et mettra à disposition 40 ha de terres irrigables pour la mise en place des essais et la multiplication de semences. Dès la deuxième année du projet, 100 ha seraient disponibles en fonction des résultats initiaux. Cette société prendra également en charge les mises au point concernant les procédés d’extraction du jus des cannes de sorgho, de sa fermentation et distillation dans son usine située à l’Arcahaie. L’ingénieur industriel recruté par le Chibas dans le cadre du projet assistera la société dans la mise en place des essais pilotes (extraction, fermentation, distillation) et le contrôle de la qualité de l’alcool produit.
Organigramme technique :
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